La Maison d’Anne Frank à Amsterdam

Les façades de cette maison, semblables aux centaines d’autres le long du canal, ont caché durant la Seconde Guerre mondiale une jeune juive allemande, réfugiée aux Pays-Bas avec sa famille : Anne Frank.

La Maison d’Anne Frank à Amsterdam

Dans le secret de son grenier dissimulé derrière une lourde bibliothèque chargée de livres, la jeune enfant se cache des nazis qui viennent d’occuper le pays et apprend à vivre recluse, sans parole, sans contact avec le monde extérieur.

Ses émotions, Anne Frank les retranscrit dans son journal intime qui deviendra son compagnon de solitude jusqu’à ce bruit sourd derrière la bibliothèque, ces soldats allemands qui pénètrent brutalement dans la pièce et ce train qui emmène toute la famille Frank dans un camp de concentration.

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La Maison d’Anne Frank à Amsterdam

Le journal intime restera là jusqu’à la libération. Mais Otto, le père d’Anne Frank rentrera seul, unique survivant de la famille. Lorsqu’il le lit, il décide de le publier en témoignage de toute l’horreur de la Shoah.

Rapidement, l’ouvrage connaît un succès retentissant. Il est aujourd’hui traduit dans plus de cinquante langues. C’est son histoire et celle de cette famille clandestine, que retrace le musée de la Maison d’Anne Franck, s’appuyant sur des photographies, des interviews télévisuelles, des objets d’époque et beaucoup de citations tirées du journal intime d’Anne Franck (visible en fin d’exposition, précieusement conservé derrière une vitrine qu’il est interdit de photographier).

Maison d’Anne Frank à Amsterdam

La Maison d’Anne Frank n’a pas bougé. Etroite et haute, comme toutes les maisons de ce quartier résidentiel qui longe un canal calme, parsemé de quelques péniches elles-mêmes plantées de bambous et de roseaux. Au rez-de-chaussée, les visiteurs pénètrent d’abord dans ce qui fut la boutique d’épices de M. Frank, le père d’Anne. D’escarpés escaliers s’enfoncent au premier étage. Au bord des canaux, ces systèmes extrêmement acrobatiques permettent de gagner de la place, précieuse.

On parcourt les vitrines et les photos accrochées aux murs, on fait connaissance avec la famille Franck. Le papa, sérieux ; la maman, douce ; la sœur aînée, épanouie et la cadette, Anne, 13 ans, appliquée derrière son cahier. La guerre, cette famille juive connaît ; elle qui a fui l’Allemagne nazie pour les Pays-Bas, où les affaires du papa ont repris. Mais déjà, les Allemands les rattrapent et s’emparent d’Amsterdam, pourchassant les juifs dans leur propre maison. Le père d’Anne refuse de se livrer sans agir et élabore cette audacieuse cachette dans le dernier niveau de l’habitation.

Porte de la Maison d’Anne Frank à Amsterdam

Une file d’attente s’allonge devant la bibliothèque entrouverte. On devine une pièce, puis une deuxième. Il faut serrer le ventre et se baisser pour franchir le trou dans le mur. Derrière, c’est tout petit, étroit, dénudé, modeste. On imagine le lit et la petite Anne derrière son bureau qui écrit dans son précieux journal intime. La maman derrière la cuisine, attentive à chaque bruit, à chaque ouverture de robinet, chaque cri d’enfant, chaque pas trop appuyé. Ainsi vivra la famille Frank et ses compagnons d’infortune, collaborateurs du père, juifs eux aussi ; 8 personnes cloîtrées derrière une bibliothèque, de juillet 1942 au début du mois d’août 1944… deux interminables années.

Graffiti d'Anne Frank à Amsterdam

Personne ne sait qui a dénoncé la cachette de la famille Frank qui est emmenée, le 4 août 1944, par les nazis. Anne et sa sœur Margot sont incarcérées à Bergen-Belsen tandis que leurs parents sont déportés à Auschwitz. En 1945, les Pays-Bas sont libérés mais Anne Frank ne le saura jamais… elle meurt en mars 1945 du typhus.

A visiter tôt le matin, avant 11 heures, afin d’éviter les longues files d’attente. La circulation à l’intérieur du musée est particulièrement difficile en raison de l’étroitesse des lieux. Par ailleurs, les personnes en chaise roulante ou à mobilité réduite ne pourront pas visiter la maison, restée intacte avec ses escaliers étroits et verticaux, particulièrement scabreux.

Site internet : annefrank.org