Guide Amsterdam
Bons plans pour découvrir la ville
C’est la ville la plus peuplée du pays et la capitale des Pays-Bas (mais les autorités siègent à La Haye, « Den Haag »). Vous aimez les petites villes, les canaux bucoliques, l’air pur et le grand art… avec de la tolérance tout autour ? Amsterdam est faite pour vous.

Petite ville qui tient dans un mouchoir de poche, regroupée autour de son Palais Royal dominant la place centrale d’où tout part… et revient ; des ruelles souvent pavées où les voitures sont interdites (mais attention aux vélos) constituent la vieille ville, grandiose, plantée de maisons hautes mais étroites serrées autour des canaux qui parcourent les quartiers en arc de cercle.
Un petit air de Venise, beaucoup plus frais ; nous bordons ici la redoutable Mer du Nord balayée par des courants glacés qui s’engouffrent violemment dans les ruelles. A pied, en bateau (des bateaux confortables et chauffés – mais très moches – promènent les touristes sur les canaux de la vieille ville) ou à vélo, la petite ville historique d’ A’dam (comme ils l’appellent ici) se parcourt aisément en une journée, en prenant le temps de s’arrêter dans les petits cafés parfois centenaires, omniprésents et de boire l’une des bières réputées produites dans le pays ; une excellente entrée en matière le premier jour de votre séjour ?

Les canaux constituent incontestablement la carte postale d’Amsterdam (… certes avec les coffee shops mais nous en parlerons plus tard…). Ils conduisent chaque quartier de la ville historique dans une architecture typique, en cercle, où les places sont chères : un impôt particulier oblige les propriétés longeant le canal à se serrer et occuper l’espace vertical. Toutes plus bucoliques les unes que les autres, ces maisons restent les témoins muets de l’époque où ces canaux constituaient encore le seul moyen de communication entre les différents quartiers de la ville.

L’air pur fait aussi partie de la carte postale. On comprend vite qu’ici, le vélo n’est pas un mythe ; ils sont tout simplement partout ! Nonchalamment appuyés sur les vitrines, attachés à tous les ponts qui enjambent les canaux, saturant la place centrale Dam aux heures de pointe, notamment le samedi. C’est très simple, ici, les vélos sont rois. Si bien que parfois, même les piétons peinent à se faufiler entre deux bicyclettes pressées et souvent irritées dans les quartiers bondés de touristes peu habitués à ces deux-roues rapides mais silencieux… il paraît que les accidents sont nombreux.
On ne peut que vous conseiller d’être prudents, de ne pas marcher sur les pistes réservées aux cyclistes (et signalées comme telles) et de leur céder la priorité, parfois même sur les passages piétons. C’est peut-être contraignant mais toujours plus confortable que des centaines de voitures polluantes, pare-chocs contre pare-chocs en fin de journée.

Le grand art : Rembrandt, Van Gogh ont marqué Amsterdam qui présente des musées d’art, parmi les plus importants du monde. Le musée Van Gogh détient la plus grande collection de l’artiste qu’il divulgue au fil des expositions temporaires, à l’écart du centre historique, au bout d’un parcours jalonné de surprises comme l’incontournable Marché aux fleurs.

Ville d’art mais aussi d’histoire, encore à fleur de peau, 80 ans après la libération nazie. Encore dans l’animation du centre touristique, un quartier qui ressemble aux autres, rappelle l’importance de la communauté juive. Discriminés voire chassés des pays chrétiens d’Europe, les juifs ont trouvé refuge ici, très tôt. Grâce à la « liberté religieuse » promulguée aux Pays-Bas, ils purent travailler et vivre en toute liberté, sans signe distinctif, assurant au pays une croissance économique exemplaire. Mais lorsque les armées d’Hitler s’emparent des Pays-Bas, la Shoah (la « Catastrophe » en hébreu) déferle sur les jolies petites maisons verticales qui bordent les canaux. Ici aussi, les juifs sont chassés, enfermés, exécutés.
Un commerçant juif de la ville décide de cacher sa famille pour échapper aux rafles nazies « Je n’attendrai pas qu’ils viennent nous chercher ». Dans le grenier de sa haute maison, cachée derrière une bibliothèque, une vie dans l’ombre, le silence et le secret, commence alors pour la famille Franck.
Anne, la fille cadette, rédige un « journal intime » qui décrit les longues heures d’ennui quand on est enfant, l’angoisse au moindre bruit, l’incompréhension de devoir se cacher à cause d’une religion…
Dénoncée par une personne qui demeure inconnue, la cachette de la famille Franck et des amis qui les accompagnent est découverte par les Allemands. Anne, sa mère, son père et sa sœur sont incarcérés dans un camp de concentration. Seul le père Franck sort vivant des camps de la mort et lorsqu’il revient à Amsterdam, dans le grenier étroit qui l’a caché, il retrouve le journal intime d’Anne. Il est d’abord publié aux Pays-Bas puis dans le monde entier.
C’est l’histoire incroyable de ce petit carnet, témoin des heures les plus sombres de l’histoire du continent, qui est contée au Musée de la Maison d’Anne Franck, dans une rue résidentielle à quelques pas du centre-ville.

La tolérance est au coin de chaque rue. Et ici, ce n’est pas un vain mot. Les gays et lesbiennes disposent de leurs points d’information touristique, les prostituées ont pignon sur rue et déclarent leurs impôts, les fumées de la marijuana s’échappent des coffee shops qui officient légalement sous licence.
Mais vive les clichés : les Amstellodamois ne sont pas tous de sordides loques aux yeux rouges explosés au haschich qui errent dans les rues de la capitale, non ! Les Coffee sont des bars, certes particuliers, où les clients s’installent une petite demi-heure, le temps de fumer un joint entre deux magasins ou pendant la pause de midi, par exemple. C’est étonnant comme cela paraît normal et accepté. Il faut dire que cette loi légalisant toutes les drogues douces (champignons hallucinogènes et space cakes compris, en vente dans les coffee shops) est entrée en vigueur il y a cinquante ans et a eu le temps de s’installer dans les mentalités. Précisons toutefois que tous les Néerlandais ne fument pas de cannabis et que dans les coffee shops du centre-ville, nous avons surtout croisé des touristes.

Attention aux noms de rues : Autant le savoir tout de suite : si la construction de la ville en arc de cercle est plutôt confortable pour s’orienter, les noms de rue néerlandais sont tout simplement imprononçables et illisibles… on passe de longues heures le nez dans le plan à chercher cette satanée rue « Gasthuismolenstaag » avant de se rendre compte que c’est en fait « Gasthuismolensteeg »… ben oui, ça ne pardonne pas.

Amsterdam
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On raconte que des effluves flottaient déjà sur le port d’Amsterdam, lorsque les marins, en escale, en partance ou de retour de longs voyages sur les Océans du monde, s’offraient quelques moments d’évasion…

Amsterdam, Histoire
Du 13e siècle à nos jours
Le village de pêcheurs Amsterdam est fondé au 13e siècle, près d’un barrage (Dam) sur la rivière Amstel (Amsterdam : le barrage sur l’Amstel). La tranquille bourgade devient rapidement un port d’importance dans la région et occupe déjà une place stratégique au 16e siècle, lorsque les Pays-Bas obtiennent leur indépendance ; 12’000 personnes vivent alors à Amsterdam.
Le boom démographique et économique va venir de la tolérance légendaire des Néerlandais qui proclament la liberté religieuse et accueillent aussitôt les opprimés de tous les pays européens ; les juifs portugais ou espagnols, les Huguenots de France notamment, assurent rapidement une prospérité exemplaire à la petite ville qui devient grande. A la fin du 17e siècle, plus de 140’000 personnes vivent à Amsterdam et leur revenu est quatre fois supérieur à celui des Parisiens.

Amsterdam vit son époque dorée au 18e siècle lorsqu’elle développe son commerce maritime, notamment avec ses colonies, en Indonésie ou en Afrique. Le port de la ville devient le plus important du monde ; les canaux, seuls axes de communication à l’époque, sont creusés au cœur des quartiers tandis qu’un certain Rembrandt peint quelques unes de ses plus belles toiles.
C’est à l’ombre de ce port d’Amsterdam, dit-on, que flottent les premières fumées de haschich, lorsque les marins, de retour ou en partance pour de longs mois en mer, s’offrent quelques minutes d’évasion clandestine dans les nombreux bars qui longent les quais. C’est naturellement à cette époque aussi que se développe le commerce du sexe ; à Amsterdam où les marins ont plus de filles que dans les autres ports…

Les Pays-Bas, préservés par leur neutralité lors de la Première Guerre mondiale, sont impuissants face aux armées nazies. Si quelques juifs tentent de fuir ou de se cacher (lire la section consacrée au musée de la Maison d’Anne Franck), peu d’entre eux survivront à la barbarie d’Hitler ; 100’000 juifs d’Amsterdam seront déportés.
Aujourd’hui, Amsterdam a pansé ses plaies ; elle est la cinquième ville d’affaire européenne, derrière Londres, Francfort, Paris ou Bruxelles. De sa faste époque d’échanges commerciaux, de bateaux et de marins qui se croisent, Amsterdam, petit carrefour du monde, conserve une ouverture d’esprit, une tolérance et une générosité d’accueil audacieuses et rares, qui perdurent.