La N7 revêt sa tenue de carte postale. Aix-en-Provence, la Montagne Sainte Victoire de Cézanne, jusqu’au Var. Les ruelles étroites gardent le souvenir de bouchons interminables mais ouf, la Méditerranée est juste là, à Fréjus. La Corniche d’Or, l’une des plus belles routes de France, rejoint Cannes, Nice, leurs paillettes et leurs palaces. Après quelques panoramas sur Monaco hérissée de gratte-ciels, arrive Menton. Plus loin que le poste-frontière du Corniaud, c’est l’Italie et la fin de notre périple.
Sénas
Notre Dame du Bon Voyage
Notre Dame du Bon Voyage, priez pour nous ! La bien-nommée petite chapelle catholique regarde la N7 et continue d’accueillir les messes de Sénas.
Au fur et à mesure que la 66 s’enfile dans le sud, les stigmates de la N7 d’autrefois s’estompent. Ici, la place est chère et le prix du terrain ne tolère aucune ruine.
Aix-en-Provence
En périphérie de la ville, la station Total de Célony a conservé son totem art-déco. Décor brut et industriel qui contraste avec l’élégance d’un centre historique qu’on dirait sculpté pour les touristes américains.
On atteint la ville aux quarante fontaines en nous enroulant autour de celle de la Rotonde, dans les effluves gourmandes des calissons, spécialités de la ville, confiseries oblongues d’amandes et de fruits confits.
Aix-en-Provence
Les Deux Garçons (1792)
Café mythique du Cours Mirabeau, l’un des plu anciens de France, la brasserie Les Deux Garçons se loge dans un bâtiment érigé en 1653. Racheté par deux serveurs au 19ème siècle, l’ancienne Auberge du Cheval-Blanc prend son appellation actuelle mais ne perd rien de sa superbe. Rendez-vous des artistes et des intellectuels, Cézanne, Zola, Picasso ou Camus hantent toujours les lieux.
Montagne Sainte Victoire
Sainte Victoire, montagne muse de Cézanne, suit le tracé de la Nationale 7. Plongée dans une toile romantique, les pieds dans le vignoble des Côtes de Provence.
Tourves
Les ruelles de la petite localité varoise sont des goulets. Il faut imaginer le flux incessant des estivants s’engouffrer sur le bitume bien trop étroit pour autant de trafic, le chant des klaxons… et des insultes d’automobilistes à cran, si près de la Méditerranée. La Route nationale fut finalement déviée de Tourves qui a depuis retrouvé sa quiétude toute provençale.
Brignoles
Brignoles paresse sous un soleil toujours plus brûlant, autour de sa gare abandonnée entre les herbes folles qui envahissent les rails. « Le train, avenir du centre Var » clame-t-elle ironiquement.
Fréjus
Corniche d’Or (1903)
À Fréjus, la N7 effleure pour la première fois la Méditerranée. À la sortie de la localité, on grimpe sur la Corniche d’Or, itinéraire inauguré en 1903 qui rejoint Saint-Raphaël en longeant la côte d’un côté et la Corniche de l’Estérel de l’autre. À fleur de ravin, on la surnomme « la plus belle route de France ». L’extraordinaire se niche au détour de chaque lacet, falaises à la roche incandescente contrastant avec les eaux turquoises.
Cannes
Si c’est par la rue d’Antibes que la N7 traversait Cannes, tous les voyageurs lui préféraient la Croisette. On longe la prestigieuse jetée surmontée d’illustres hôtels : Carlton, Miramar, Martinez et leurs plages aussi mythiques que privées, sans oublier le Palais des Festivals dont tant de stars ont foulé les marches.
Villenveuve-Loubet
La Marina Baie des Anges (1969)
L’urbanisation folle de la fin des sixties a définitivement modifié le visage du rivage. La Marina Baie des Anges, labellisée Patrimoine architectural du XXe siècle, est un ensemble gigantesque de 4 complexes résidentiels pyramidaux. Juste devant, l’ancien Primod dresse sa tour vintage en mal de réfection. Elle abrite désormais une petite pizzeria, en face du suranné bar « Les Touristes ».
Nice
La Nationale 7 s’offre le panorama dément de la Promenade des Anglais, regard perdu dans la Baie des Anges. Défilent la façade art déco du Palais de la Méditerranée (1929) et le Negresco (1912), palace mythique de la Belle-Époque, l’un des plus anciens sur la Côte d’Azur.
Grande Corniche (1804)
Entre Nice et Menton, la N7 historique escaladait la Grande Corniche, élaborée entre 1804 et 1814 par Napoléon. Elle s’agrippe à la montagne, traversant des petits villages isolés du flux des vacanciers, le regard plongé dans la mer, 500 mètre en contrebas.
Roquebrune
À fleur de rochers, les hôtels en nids d’aigle semblent voler. Le Vista Palace a fermé mais, de son promontoire, la vue sur Monaco, hirsute de gratte-ciels, est spectaculaire.
Menton
Poste-frontière
La route grimpe pour atteindre Menton et ses citrons, dernière étape de la N7 qui s’éteint au poste-frontière, celui-là même rendu célèbre par le film Le Corniaud, inchangé depuis. Plus loin, c’est l’Italie. Kilomètre 996, fin du voyage.