La Nationale 7
Étape 1 : de Notre-Dame, à Paris, au Château de Fontainebleau, la N7 urbaine et royale.
Du point zéro de toutes les routes de France, sur le parvis de Notre-Dame à Paris, la Nationale 7 met du temps à quitter l’agglomération urbaine. Après avoir frôlé le Marché de Rungis, s’être enfilée sous l’aéroport d’Orly et avoir longé la Ville Nouvelle d’Évry, la voilà qui prend ses quartier de campagne en s’engouffrant dans la Forêt de Fontainebleau, nimbée des fantômes de l’École de Barbizon. En entrant dans le Loiret, elle franchit ses premières 100 bornes en filant devant la Chapelle Notre-Dame de la Route.
Paris
Notre-Dame, Point Zéro des Routes de France (1924)
Devant Notre-Dame de Paris (Parvis Notre-Dame – Pl. Jean-Paul II), nous nous trouvons au point de départ de la Nationale 7, qui marque également le Point zéro de l’ensemble des routes de France. Sur le parvis, il est symbolisé par une rose des vents posée en 1924, portant l’inscription « point zéro des routes de France ». Celui-ci continue à mesurer les distance des routes nationales (dont la N7) depuis Paris. En réalité, c’est franchie la Porte d’Italie que la N7 commence réellement.
Rungis
Marché international (1960)
C’est le plus grand marché de produits frais du monde, déplacé des anciennes halles centrales, au centre de Paris, dès 1960. 5 mondes gourmands se répartissent sur 232 ha ; poissons, viandes, fruits et légumes, produits laitiers et fleurs. Il nourrit à lui seul 18 millions d’Européens (dont 12 millions de Franciliens). 20’000 personnes l’explorent chaque année. Des visites guidées sont organisées par des professionnels dès 4h30 du matin. Sur place, restaurants, hébergement.
Orly
Aéroport (1961)
Dès 1950, la N7 est déviée pour permettre la construction de l’aéroport d’Orly, inauguré en 1961. Désormais, la N7 s’enfile sous l’aérogare et les pistes, au creux d’un tunnel de 300 m de long.
Every
Ville Nouvelle (1965)
La N7 traverse la Ville nouvelle qui sort de terre au tournant des années 1960. C’est l’un des 5 projets pleins de promesse instaurés par la région Île-de-France qui souhaite ainsi désengorger la capitale tout en réalisant une cité modèle autour d’immeubles gigantesques qui alternent habitats, centres commerciaux, entreprises et administrations (photo ci-dessus en 1975, CC 1.2 Richard Pierik). En moins de trente ans, ce petit village agricole chapeauté de châteaux est métamorphosé en ville de 50’000 habitants. Trop vite urbanisée, mal conçue, ostracisée, la « ville nouvelle » devient rapidement une « cite sensible ».
Chailly-en-Bière
Auberge « Au Cheval Blanc »
Les célèbres peintres de l’école de Barbizon installèrent leur chevalet dans la forêt de Fontainebleau où Jean-Baptiste Camille Corot, Charles-François Daubigny, Jean-François Millet, Théodore Rousseau et les autres peignirent, entre 1825 et 1875, quelques-unes de leurs plus belles toiles, « d’après nature ». Seul hébergement dans la région, l’Auberge du Cheval Blanc de Chailly-en-Bière, chez le père Paillard, où les artistes séjournèrent. Ci-dessous, deux représentations de la Forêt de Fontainebleau par Jean-Baptiste Camille Corot (1846) et Théodore Rousseau (vers 1855).
À l’intérieur de l’auberge, ancien relais de poste classé Monument historique, demeurent les témoignages de leur séjour, tels les boiseries et les murs peints par par plusieurs artistes, Charles Moreau-Vauthier notamment, en paiement des dettes qu’ils ne pouvaient honorer. La maisonnette qu’occupait l’artiste-peintre Théodore Rousseau est aujourd’hui l’annexe du musée de l’école de Barbizon. Plusieurs peintres reposent au cimetière de Chailly ; Jean-François Millet, Théodore Rousseau, Karl Bodmer, Gaston Lafenestre, Georges Gassies, Léon Delambre et François Desportes.
Fontainebleau
Château de Fontainebleau (1528)
Si la N7 ne passe pas devant le château, il est pourtant l’une de ses principales attractions. François 1er construit ce palais, inspiré des châteaux italiens, en 1528. Il devient le lieu de villégiature des rois de France, accueillant 34 souverains en sept siècles de royauté, de Louis VI à Napoléon III. Fontainebleau est le théâtre de quelques grands événements de l’histoire de France ; signature de la Révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV en 1685, Mariage de Louis XV en 1725, installation puis abdication de Napoléon, en 1814. On y visite les appartements de Joséphine ou du pape, les salons de l’impératrice Eugénie et le musée Napoléon.
Fontenay-sur-Loing
Passage des 100 premiers kilomètres
C’est ici, à Fontenay-sur-Loing, que la Nationale 7 franchit ses premiers 100 kilomètres au départ de Paris. Un restaurant routier, le bien-nommé « Relais des 100 bornes », signalait ce passage, fermé en 2000 et détruit en 2007.
Fontenay-sur-Loing
Chapelle Notre-Dame de la Route (1954)
Alors que la Nationale 7 connaît une affluence record, le curé du coin décide d’ouvrir cette chapelle en 1954 pour offrir un lieu de recueillement aux automobilistes en transit. Et pour ne pas les dépayser, ce sont les écussons des principales villes traversées par la N7 – et symbolisée ici par un cordon bleu – qui s’affichent sur les vitraux du coquet édifice, placés sous le regard protecteur de « Notre Dame de la Route », statue de bois réalisée par un sculpteur de Briare. Aujourd’hui encore, la porte reste toujours ouverte. À 4 km du bourg en direction de Montargis. (Photos François Goglins CC 4.0)
Mormant-sur-Vernisson
Le Relais du Miel – Restaurant, épicerie fine et hôtel (1965)
Plus de cinquante après son ouverture, il se dresse toujours sur les rives de la N7, le mythique Relais du Miel, devenu une institution des transhumances estivales. C’est donc tout naturellement que l’une de ses 3 salles rend hommage à la nationale, affichant dans une ambiance rétro de gigantesques bornes blanches et rouges et d’anciennes plaques publicitaires. Récemment, un hôtel 3 étoiles de 53 chambres y a été ouvert, entièrement dédié à la Nationale 7. Chaque unité porte le nom d’une étape de la nationale et arbore une photographie géante de la N7 en tête de lit.