Ruines et fresques murales défraîchies se succèdent jusqu’à Roanne, d’où la Route Bleue file plein sud jusqu’à Saint-Étienne. Au Col de la République, nous atteignons le point culminant de notre itinéraire. Après avoir franchi l’Isère, c’est le sud et le chant des cigales. Nougats de Montélimar, musée de la Nationale 7 à Piolenc, vestiges romains à Orange jusqu’à Avignon, abritée derrière ses remparts qu’effleure la N7.
Note : Le tracé original passait par Lyon mais dès 1933, un tracé alternatif (« La Route Bleue »), plus rapide, transite par Saint-Étienne et la jolie région du Pilat. C’est cet itinéraire-ci que nous vous proposons de suivre ici.
Le Coteau
Station Total en ruines
Au croisement de la N7 (Avenue de la Libération) et du Chemin des Côtes, notre Nationale 7 prend des airs de Route 66, longeant une gigantesque station-service en ruines, envahie par la végétation. Cachée derrière sa gigantesque flèche OZO, elle fut rachetée par Total au début des années 1960 et demeure ainsi, fantomatique et abandonnée, depuis près de 40 ans.
Saint-Étienne
C’est la deuxième plus grande ville d’altitude d’Europe, oscillant antre 420 et 1170 mètres d’altitude, parcourue par son tramway mis en service en 1885, sans interruption depuis. On y visite le Musée de la Mine, le Musée d’Art et d’Industrie et la Cité du Design qui préservent le patrimoine industriel de la cité.
Saint-Étienne
L’Alhambra, ancien cinéma Gaumont (1907)
Regardant la Place Jean-Jaurès, l’ancien cinéma Gaumont est la perle art-déco stéphanoise. Salle de 2000 places à son ouverture, elle se dote de sa façade emblématique en 1931, agençant richement l’intérieur d’un balcon, 1311 place confortables et appareil de projection perfectionné à l’acoustique parfaite. En 2000, le cinéma est rénové pour devenir un multiplex de 10 salles.
Col de la République
Passé Saint-Étienne, la N7 s’enfile dans le Parc Naturel Régional du Pilat pour culminer, à 1161 mètres, au Col de la République, premier col de plus de 1000 mètres franchi par le Tour de France en 1903. Au coeur du parc, l’Auberge du Grand Bois sert une cuisine de terroir dans un cadre rustique.
Andance
Pont suspendu (1827)
Construit en 1827, voici le plus ancien pont suspendu chevauchant le Rhône. Bombardé par les Allemands battant en retraite en 1944, il est réhabilité en 1946.
Valence
Ancienne station Azur (1937)
Nous venons de franchir la frontière de la Drôme. C’est la haute flèche art-déco de l’ancienne station-service Azur qui nous accueille à Valence, « Porte de la Provence ». Elle prend des allures de paquebot sous ses formes arrondies qui, à l’ombre de l’auvent, se percent de hublots. Aux grandes heures de la N7, la station accueillait également un bar-restaurant et un hôtel.
Valence
Bistrot des clercs
En vieille ville, c’est le Bistrot chouchou des locaux qui y dégustent la spécialité maison, une blanquette de veau à l’ancienne aux portions généreuses. Esprit brasserie d’autrefois, entre les boiseries vernies et les hautes fenêtres. Napoléon Bonaparte séjourna entre ses murs.
Loriol
Un parfum de mélancolie empreint toute la localité, flanquée de gigantesques peintures murales « Canard sauvage » aux couleurs pastellisées par les années. Montélimar et son nougat se rapprochent. Fresques décrépies, plaque de cocher agrippée aux murs, hôtels cois, cafés désertés. La N7 et ses fantômes…
Montélimar
Montélimar, paradis du nougat, nous accueille avec son Palais des Bonbons. On produit 3000 tonnes par an de cette gourmandise de sucre, de miel, d’amandes et d’œufs, emblème national. Apprêté par les renommés « maîtres nougatiers », il se loge dans une boîte en forme de borne de la Nationale 7. À la belle époque, alors que les embouteillages congestionnaient le centre, les marchands vendaient directement les friandises aux fenêtres des automobilistes immobilisés.
En périphérie, un spectaculaire hôtel-restaurant abandonné aux abords de la route, avant de plonger dans le remarquable centre historique sillonné de ruelles étroites et de beaux bâtiments dont les murs peints racontent des histoires.
Bollène
Restaurant routier Le Pénitencier
On ne loupe pas ce routier qui expose sur les rives de la N7 toute une scénographie US : vieille voiture aux couleurs de l’american flag, bécane plantée dans les pots de fleurs, motel streamline en face, shield Route 66 sur la façade. Rien de décevant dedans, on se croit dans un bon film des sixties en plein désert californien. Menu à 14€
Piolenc
Musée de la Nationale 7
Passez la porte de ce musée entièrement consacré à la RN7 et remontez le temps. Vieilles voitures, affiches et journaux d’époque, plaques émaillées vieilles bornes, pompes à essence d’un autre temps tandis qu’en toile de fond, un documentaire raconte la Nationale d’autrefois, ses bouchons interminables, ses commerces ardents, son quotidien électrique dès que les grandes vacances s’élançaient vers le sud.
Orange
Orange la romaine se dresse à l’ombre de son Arc romain, majestueuse porte d’entrée de la ville depuis 35 av. J.-C. Derrière lui, toute la douceur du Vaucluse se prélasse sur la place centrale et ses nombreuses terrasses, appuyée au Théâtre antique datant lui aussi du début de l’ère chrétienne. Les vestiges de la N7 y sont rares, à l’exception de ce spectaculaire « Bistrot d’Orange » aux lignes art-déco spectaculaires, à la sortie de la ville.
Avignon
La N7 poursuit plein sud bercée par le chant des cigales et vient lécher les remparts d’Avignon auxquels s’appuient le Palais des Papes. Elle ne danse pas sur sont pont mais pique vers l’est. Ça sent déjà les vacances pour des milliers d’estivants impatients.